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Alain SUIED, choix de textes

avril 21, 2020


La parole, toujours, est paradoxale :
surgie d’un lieu obscur
mais lueur d’un espoir futur
don et retrait, question sans réponse
sinon différée. Absente ? Non.
Appel et mystère, insondable matière

et immédiate présence.

Paradoxe d’être parole :
au bord du silence, frontière imaginaire
et pourtant souffle

souffle vivante


Millions d’années

De la molécule à la mémoire
de l’atome au sourire
de la particule à la blessure

toute chose vivante ou morte
a sa place dans le passé
a sa place dans le présent

et veut se maintenir
au creux de l’avenir

Dans toutes les dimensions
de la conscience, la lutte
universelle, depuis des millions d’années
brûle et brille

pour éclairer

un rêve d’éternité




Tu es revenue dans le rêve

comme détachée du surcroît
de la vie sociale.

Et le frêle esquif
de la réalité
n’était plus
qu’une lueur
sur l’océan de l’Inconnu

Mais le pire
ce fut de redécouvrir
l’absence
quand chaque vague
me rapprochait
de la rive du réveil.

Le monde est libre
de tous nos regards.
Mais nous ne sommes pas
libres du monde.

L’espace est libre
des appels du monde.
Mais l’espace n’a pas
de regard sur le monde.

L’œil aussi
est rond et noir
avant le soleil
du regard.


©Tous droits réservés

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