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Rio Di Maria, extraits de « Énigmes du seuil »

mars 14, 2020

Imagination du poème


L’enfer guette la dernière flamme
brûlant sur table rase

L’imagination du poème
se refuse les portes ouvertes de tout paradis

Tout est là

Tout peut enfin commencer

Tout peut déjà finir

Qui choisira de commencer à en finir ?


Énigmes du seuil


Comment dire l’explosion de prévisions des oiseaux ?
ride inguérissable en l’instant d’illuminations

Tout est là
pour le grand sommeil de l’univers blanc


Nul n’est plus égaré
dans la grande marche
d’où la mer s’efface

La source de toute chose
balaye marécages d’images bavardes
elles s’élancent hors parfum pur
de l’antarctique du premier langage

Le murmure du néant assume la musique blanche
qu’offrent les énigmes du seuil de la maison vide

Je te parle d’un pays


Je te parle d’un pays d’oracles fantômes
d’alcools gladiateurs
dans les hurlements de la bouche imprévue
Il est d’orages de neige chevauchant sur corps inviolables de femme en parade de musique primitive

Délivrance d’une enfance de papier peint veinée de tempêtes de syllabes
qui ne mendient jamais
au seuil de la page convalescente

Je te parle d’un pays déchiré au cœur de l’été provisoire
il n’en finit pas d’annoncer la symphonie en bleu majeur
pour parole discrète et mots-comètes complicité de la fleur de soleils d’azur

et de l’enfant casqué d’une nébuleuse

L’orchidée indécise s’ouvre aux légendes
qu’inventent les brisures de blé
Biches épaisses ne cultivent pas terreur de silence

La pluie des songes ne décapite pas la bouche du miroir qui déchiffre les signes des siècles accomplis dans l’œil de l’oiseau planant au dessus de ton ombre à venir


Je dame le pion à l’œil d’incertitude Je me trouve aux pieds de la bouche inattendue elle n’en démord pas de mutiler la vision

qui balbutie le bouleversement où tu brilles comme soleil sur peau de neige

Profondeurs interstellaires


N’avons-nous
que le cœur tremblant de la terre ?

Espiègle !
le ciel moutonné regorge de fous

Mer aux profondeurs interstellaires
se brise comme cinq océans
sur tes lèvres de pollen

La solitude des montagnes coule dans ta main

Les cils découpent le bleu déshabillé d’une épaule
décapent l’heure d’eau nue rassasiée
décantent les mots pliés aux berges d’une lampe

Que respire un homme à genoux ?

Qui marche dans le silence des siècles inventés ?


Aubes d’espaces orientent la fenêtre inattendue
On saigne les parchemins des signes à décrypter

Les yeux futurs décoderont syllabes
ombres
vertiges
et le grain de blé aiguillera la main et ses visions

Des papyrus s’envolent mille siècles d’incertitudes

Que de sang a embrumé la clairvoyance de l’invisible !

Les firmaments craquellent sur le rivage
la mer errante lève la braise
et les portes s’ouvrent

La vie entre par toutes les fenêtres
Cortèges de manants maquillent le jour d’arc-en-ciel
Escadrons d’abeilles embrasent la dernière lumination

Qui marche dans le silence des siècles inventés ?
Perdus ?

Pourquoi écrire ?


Idée Pensée

Enveloppe ouverte
à toutes les frustrations de l’humanité

Développer toutes les folles organisations
pour en arriver à croire que c’est un extravagant
qui se met à nu
c’est écrit dans les lignes de mes mains

Lecture bouleversée par projets cobayes
gavés d’images illégitimes

Devoir attendre devant la porte
où nagent les délires

Les mots perdent le Nord des enfants

Les songes expulsent la réalité de l’autre
et la vérité dévisage la page bannie



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